Les Voyages Ferroviaires de Marc
03/03/18 : 2eme partie du trajet vers l'Iran

 Afin de ne pas prendre de risque, j'avais prévu une étape de deux nuits à Istanbul avant de prendre le train pour Téhéran. J'avais bien pris soin de réserver un hôtel près de la gare (pour ne pas avoir à porter mes bagages trop loin), mais je ne m'attendais quand même pas à ceci :
 Et quand on regarde à droite...
 Pas mal, hein, cette chambre... Et tout confort, en plus ! Pour 70 Euros la nuit (petit dej pour deux inclus), c'est vraiment une affaire ! J'ai noté le numéro, si j'y retourne, je réserve la même...
 A deux pas de la gare, les bateaux (appelés ici "vapur") qui permettent de passer sur la rive asiatique. Ceux que l'on voit ici sont pour les piétons, mais il y a aussi des ferries pour les véhicules routiers, et même pour les trains.
 Faisons un peu de tourisme... Au milieu de la photo, ce n'est pas le Bosphore, c'est la "corne d'or", embouchure d'une rivière qui traverse le côté Européen d'Istanbul. Et le pont, c'est le pont de Galata, qui supporte maintenant une ligne de tram. On en voit un dessus, d'ailleurs, ce qui me permet de ne pas (encore) être hors sujet. De l'autre côté du pont, on est toujours en Europe; l'Asie, c'est plus loin
 De gauche à droite, nous voyons : - deux voies servant au garage des rames ; - la voie de réception n° 1, servant aux mouvements "grandes lignes" ; - le terminus banlieue constitué des voies 2, 3 et 4. Celles-ci sont clôturées, car les voyageurs y accèdent par des tourniquets actionnés par des jetons. Une fois le jeton introduit, le voyageur n'a plus aucune preuve qu'il a payé. Il faut donc s'assurer qu'on ne peut pas resquiller... Notez aussi que la voie 3 dispose de quais des deux cotés et est donc utilisée pour les stationnements courts ; - Plus loin, les deux voies principales, se terminant l'une par la voie 4 et l'autre par un tiroir. Autrefois il y avait une voie 5 (de service, sans quai) mais elle a été supprimée pour libérer l'espace pour un chantier (on en reparlera plus loin) ; - Plus à droite, un petit bâtiment de garage pour 2 ou 3 machines - Dans le fond, à droite le garage des rames de banlieue et à gauche le poste d'aiguillage et le poste d'entretien des voitures ; - Plus loin, invisible d'ici, l'accès à la gare à marchandises et à l'embarcadère des train ferries.
 Entrée en gare du quatrième et dernier train de grandes lignes de la matinée. Celui-ci restera garé voie une jusqu'à repartir vers Edirne en milieu de journée. Au passage, il déposera une voiture à Unzukoprü pour Pithyion, en Grèce, d'où une correspondance conduit à Thessalonique. Je voudrais faire ce trajet, un jour...
 Sur la voie de gauche, il y a la rame du premier train grandes lignes qui était déjà là lorsque nous sommes arrivés ce matin. Sur la deuxième, les trois voitures de notre train (dont on a détaché la voiture couchettes turque pour la changer) ainsi que 3 voitures lits. Celles-ci appartiennent aux chemins de fer grecs, qui les ont acquises en occasion auprès de la SNCF. Elles sont utilisées pour faire un international de nuit Thessalonique-Istanbul et retour, en alternance avec une rame turque, que nous verrons plus loin. Ce train est arrivé après le mien, pendant que je marchais vers mon hôtel... Toutes les voies de la gare sont occupées. Dans le fond, un train de marchandises quitte la gare de frêt. Je n'ai pas eu de chance en prenant ma photo, sa machine est juste derrière le poste d'aiguillage... Si vous regardez bien, dans le brouillard, au fond de la photo, il y a un pont suspendu. En dessous, c'est le Bosphore ! Et la grosse colline qu'on aperçoit dans le fond à droite, eh oui, c'est l'Asie.
 Pour réver un peu : Sirkeci, Istanbul et le Bosphore la nuit. Photo prise en neutralisant mon flash et en posant l'appareil sur la rambarde du balcon de ma chambre, pour le stabiliser. J'ai du m'y reprendre à 3 fois pour en réussir (plus ou moins) une...
 Le lendemain matin, à peu près à la même heure. Les deux trains de service intérieur ne sont pas encore arrivés. Sur la première voie de garage : - une voiture de réserve - les trois voitures du "bosphor express" avec la couchette bulgare (taggée), la voiture lits roumaine (une ex-mitropa pas encore modernisée) et la couchette turque - les quatre voitures turques du train de nuit qui vient d'arriver de Thessalonique. Les 3 voitures-lits OSE (Organismos Siderodromon Ellados, ce qui me permet de dire que je suis un sidérodromophile) ex SNCF sont aujourd'hui en Grèce, elles reviendront demain.
 Voilà ce qu'il y a juste au pied de mon hôtel, et qui justifie le démontage de la cinquième voie de la gare. C'est tout simplement un des puits d'accès au méga-chantier "Marmarail" (mot formé par la contraction des mots "Marmara" et "Rail", "Marmara" étant le nom de la mer qui prolonge les détroits du Bosphore vers la méditerranée). C'est un tunnel à 3 voies qui reliera l'Europe et l'Asie. Deux voies pour relier entr'elles les deux lignes de banlieue des TCDD, et une troisième pour les trains de marchandises. Le tunnel sous l'eau est terminé, il a été réalisé en posant des caissons sur le fond de la mer. Reste maintenant à réaliser les rampes d'accès, ce qui se fera avec les voussoirs dont j'ai posté une photo plus haut. A terme, les gares de Sirkeci et de Haydarpasa devraient disparaitre
 Vue - en diagonale pour l'avoir en entier - d'une automotrice de banlieue. C'est une copie - sous licence, bien sur - d'une automotrice 25 kV de la banlieue nord de Paris, mais avec des aménagements intérieurs plus sommaires. Une deuxième génération a fait son apparition depuis, mais l'augmentation du trafic n'a pas permis l'élimination des anciennes.
 Départ d'un couplage de deux automotrices vers la banlieue européenne (Halkali). Tous les trains sont formés de 2 AM. Celles qu'on voit partir ici sont anciennes, mais il y en a deux modernes garées plus loin (les deux de droite, notez la différence au niveau des pare brise). Je ne sais pas si les deux générations sont couplables entr'elles.
 Voilà pour Sirkeci. Mais la dernière fois que je suis allé à Istanbul, il y a un petit funiculaire souterrain que je n'ai pas pu voir, car il était en restauration. Voilà qui est maintenant chose faite. Ce funiculaire est très ancien. Il a une curieuse histoire. Le quartier des ambassades d'Istanbul se trouvait autrefois de l'autre côté du pont de Galata, au sommet de la colline. Pour y monter à pied, il faut du souffle (je l'ai fait) ! C'est pour faciliter l'accès aux bureaux des ambassades et aux résidences diplomatiques que ce funiculaire a été construit. On trouve aussi là-haut le très renommé "Pera Palace", aussi aujourd'hui en restauration. De nos jours, c'est devenu le quartier chic d'Istanbul, avec boutiques de luxe et bars à la mode.
 La rue principale de ce quartier est desservie par un tram touristique que je vous ai déjà montré lors de mon passage précédent dans cette magnifique ville. Je ne résiste cependant pas à vous en remontrer quelques vues. Cette ligne est le dernier vestige de ce qui fut autrefois un réseau de trams particulièrement important. Ici, le terminus du tram côté "Tünel". L'évitement s'explique par le fait que, les jours d'affluence, les convois comprennent une remorque.
 Retournement d'archet : pas de questions philosophiques ! On repart dans l'autre sens et ça bascule tout seul...
 Je termine cet épisode stambouliote en vous livrant quelques vues du parc maritime des TCDD, en l'occurence deux bacs qui permettent de faire passer du matériel roulant d'une rive (d'un continent!) à l'autre.
 
 
 

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