Les Voyages Ferroviaires de Marc
03/03/18 : La fin du voyage vers l'Iran

 Notre locomotive... C'est de toute évidence une adaptation d'un modèle américain. Elles datent des années 1960 environ, et les chemins de fer iraniens en possèdent deux bonnes centaines. Derrière, la voiture restaurant. Tous les trains à longue distance en Iran en ont une, et c'est encore moins cher qu'en Turquie (bien souvent, en fait inclus dans le prix du billet).
 Close-up sur la machine : la parenté américaine est évidente. Malgré leur presque demi-siècle d'age, ces machinent constitue toujours la force de traction principale des chemins de fer Iraniens. Pourtant, elles deviennent de plus en plus délicates à maintenir, vu leur age et la difficulté de trouver les pièces de rechange - bien sur, l'embargo américain complique encore les choses. Les iraniens ont essayé de se procurer des machines ailleurs, une centaine de Prima diésel chez Alstom France, entr'autres. Mais seules les machines d'origine américaine résistent aux dures conditions d'exploitation rencontrées en Iran : poussière, sable et maintenance minimale. Les prima n'ont pas résisté, je n'en ai d'ailleurs pas vu une seule. Il parait qu'ils vont maintenant essayer avec des machines de Siemens. Je leur souhaite bonne chance. Moi, j'aurais plutôt essayé une machine russe ou chinoise. Ou mieux encore, acheter la prestation (les km.trains) et que les constructeurs se débrouillent eux-mêmes avec la fiabilité de leur machines !
 Voiture-restaurant. Pas cher, mais la cuisine iranienne, bof...
 La foule se presse toujours pour faire dédouaner ses bagages...
 Un fourgon des chemins de fer syriens, dans un état lamentable. Il n'y a pas de communication directe entre la Syrie et l'Iran (les états ne sont pas limitrophes) et le chemin direct, via l'Irak, n'est pas accessible parce que les chemins de fer iraniens et irakiens ne sont pas encore connectés (c'est en construction). Cela se fait donc via la Turquie. Il y a un train de voyageurs par semaine entre Téhéran et Damas. Quant à ce fourgon, il s'agit indubitablement d'un ancien fourgon postal allemand, portant encore la livrée turquoise-beige qui était de rigueur à la DB dans les années 70/80. Et si on regarde bien, l'inscription "post" est toujours visible sous le numéro d'immatriculation.
 L'entrée de la gare de Tabriz, côté quai. Les gares sont organisées en Iran comme les aéroports : bagages passés aux RX à l'entrée, salle d'attente avec de nombreux sièges et petits commerces, et accès au quai limité aux personnes en possession d'un billet.
 Dans le compartiment d'une voiture iranienne de première classe : 4 places, larges sièges, tapis iraniens au sol, télévision embarquée, thé (thermos et tasses) distribué gratuitement par le personnel.
 Pour la nuit : couchette, oreiller et couverture, et drap et taie d'oreiller à usage unique.
 On construit beaucoup de nouvelles lignes de chemin de fer en Iran : c'est surement le pays du moyen-orient qui a la politique la plus pro-ferroviaire de la région. Compter au moins 500 km de nouvelle voie par an, dans des terrains pas toujours très faciles. Et si les voies existantes ne sont pas toujours dans le meilleur état qui soit, les nouvelles n'ont, elles, rien à envier aux nôtres : traverses béton monobloc, longs rails soudés, tout y est.
 Il n'y a pas beaucoup de gares (une tous les 10 ou 20 km en moyenne) et toutes disposent d'au moins une voie d'évitement et de quelques débords. Chaque gare est responsable de la maintenance des sections de voie encadrantes et dispose pour ce travail de petits engins de maintenance comme celui-ci.
 Voilà le genre de terrain qu'on rencontre le plus souvent dans le pays. Sec et poussiéreux, fort vallonné, et beaucoup de roche dure. Au fond, un viaduc sur lequel nous allons passer dans quelques instants.
 
 Une gare, nous sommes rentrés sur l'évitement. Au fond, le train croiseur s'annonce...
 entre en gare...
 Et nous croise à toute vitesse. J'ai pu attraper la machine au vol, c'est mal cadré, mais de nouveau, c'était sans viseur. Cela nous permet de voir que malgré leur apparente aversion pour les travaux de maintenance, certaines machines reçoivent quand même une nouvelle livrée...
 En ligne, vue prise vers l'avant. On distingue l'assiette de la voie et les trois tunnels successifs dans lesquels nous allons passer.
 En ligne toujours, cette fois vue vers l'arrière. Toute la partie gauche de la photo peut se retrouvée noyée sous un ou deux mètres d'eau lors de la fonte des neiges ou en cas d'averse importante. Toutes les infrastuctures sont construites de manière surélevée, avec de nombreux ponts pour laisser l'eau s'échapper, ou comme ici, en évitant le fond des vallées. Les inondations sont souvent très spectaculaires.
 Et je termine avec cette photo de mauvaise qualité,qui montre qu'il y a bien du trafic fret international en Iran, puisque ce wagon est turc. Lors de mon périple, j'aurai aussi vu des wagons venant d'ex-urss, entrés en Iran par la gare frontière de Saraks - ou on procède au changement d'essieux - et à destination de Bandar Abbas, sur le golfe persique.
 Quelques photos prises deci-delà au cours de mon voyage. J'ai fait six trajets "longue distance" pendant mon séjour là-bas : Téhéran-Shiraz et Shiraz-Isfahan en avion, Isfahan-Yazd et Yazd-Kerman en car, et Kerman-Mashhad et Mashhad-Téhéran en train de nuit. D'abord, je vous avais parlé, un peu plus haut, de cette future liaison europe-inde, dont il ne manque que quelques centaines de kilomètres. Je suis passé près du chantier, j'ai pu en prendre deux photos, une qui montre une gare (point de croisement, en plein désert, probablement sans desserte commerciale) et une autre qui montre un pont destiné à laisser passer l'eau en cas d'inondations.
 
 Ensuite, quelques photos prises en gare de Mashhad. C'est la deuxième ville d'Iran, et le trafic ferroviaire entre Mashhad et Téhéran est assez important. Traditionnellement, les iraniens voyagent plutôt le soir ou la nuit. Il n'y a donc qu'un ou deux trains de jour, mais une bonne dizaine de trains de nuit, entre ces deux villes. Les photos sont prises à l'arrivée de notre train de Kerman et avant notre départ pour Téhéran.
 Les chemins de fer iraniens ont acheté des voitures en seconde main à la DB pour leurs trains de banlieue.
 
 Certaines voitures ont un profil un peu bizarre. Cela correspondrait au gabarit d'un autre réseau ?
 Autres voitures, avec un profil européen classique. Il y a une très grande variété de livrées et je doute qu'il y ait vraiment une logique derrière... (2 photos)
 
 La machine iranienne que l'on voit partout :
 Une rame amenée en gare par une machine de manoeuvres (2 photos).
 
 Intérieur du train Kerman-Mashhad, compartiment et voiture-restaurant. Nous avons été très surpris, pendant ce voyage, de comprendre que le train s'arrêtait dans une gare, pour la prière du soir, pour permettre aux fidèles d'aller à la mosquée (il y en a une dans chaque gare)...
 
 En ligne, en pleine tempète de sable ! La pollution du ballast par le sable est un des grands problèmes que les chemins de fer iraniens ne savent pas vraiment résoudre...
 Gare de desserte d'une centrale électrique alimentée en charbon. Le matériel n'est plus de toute première fraicheur.
 Marquage UIC appliqué sur les wagons. Notez le type de bogie (je ne le connais pas, mais ça ne semble pas vraiment récent) et l'attelage automatique. Je suppose que c'est le modèle soviétique...
 Les iraniens réceptionnent actuellement des rames automotrices diésel pour assurer leurs trains de jour. Je ne les ai pas encore vues en service.
 Gare de Neishaboor, petite ville mondialement connue pour ses mines de turquoise.
 
 
 
 L'unique photo que nous avons pu faire en gare de Téhéran. Gare plutôt glauque, et a peine la main à l'appareil, je recevais déjà une remarque (que je n'ai pas comprise, mais dont le sens était clair...)
 Et pour finir, à la sauvette, deux photos du métro
 

Retour haut de page

Les autres reportages apparentés

En route pour rejoindre l'Iran
2eme partie du trajet vers l'Iran
De la Turquie à l'Iran

Homepage de la section